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La Liberté / 22 Avril 2004

Une cérémonie haute en couleur
Le jeune cinéaste fribourgeois François Yang présente samedi soir à Nyon son premier moyen-métrage.
Juste à temps. Après plusieurs semaines de travail intense, François Yang, (…) vient d'achever le montage de son premier moyen-métrage, Le mariage en Afrique, documentaire qui va être présenté en grande première samedi soir (19 h 30) dans le cadre des Visions du Réel de Nyon.
Ancien élève du Collège Saint-Michel, François Yang est diplômé depuis octobre dernier du département cinéma de l'Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL). Après avoir réalisé plusieurs courts métrages - dont One Magic Evening, film de diplôme qui lui a valu en janvier le Prix de la relève des Journées cinématographiques de Soleure, le Fribourgeois passe donc à la vitesse supérieure. Ce qu'il a pu faire grâce au soutien de la société de production neuchâteloise JMH et de la Télévision suisse romande, coproducteurs du film. Lequel sera d'ailleurs proposé cet automne par Temps présent.

Introduction cocasse
Le sujet de son film, François Yang l'a trouvé le plus simplement du monde, lorsque son ami Alexandre lui a annoncé qu'il allait partir se marier religieusement au Cameroun, patrie de sa femme Françoise. Avec une douzaine de membres de sa famille, le Lausannois allait enfin rencontrer sa belle-famille, plutôt nombreuse... Après une introduction cocasse - Alexandre découvre que l'oncle de Françoise, organisateur de la cérémonie, a prévu d'inviter quelque 400 personnes - le cinéaste évite heureusement de tomber dans les clichés, même si la découverte d'une autre culture pour des bons Vaudois réserve quelques surprises, pour privilégier un vrai regard de documentariste. Entre interviews en tête-à-tête et séquences filmées avec recul - comme cette émouvante intronisation de la famille suisse -, il livre un film d'une belle sensibilité.
Au final, le mariage à proprement parler est liquidé en quelques minutes. Car François Yang l'a bien compris, ce n'est pas ce qui était le plus important. C'est plus les jours précédant la cérémonie, l'attente d'un événement unique extrêmement bien organisé pour les Africains mais un peu moins pour les Suisses, qui permettaient une construction cinématographique.
Stéphane Gobbo

Le matin/ 18 Avril 2004

24 heures/ 24 Avril 2004

«Regards croisés» sur un mariage à l'africaine

François Yang, jeune cinéaste diplômé de l'ECAL, présente aujourd'hui à Visions du Réel, un film tout en sensibilité qui relate l'union de Françoise et Alexandre.

Le Vaudois Alexandre, et Françoise, une Camerounaise, vivent à Lausanne. Pour leur mariage religieux, ils ont choisi l'Afrique. Le jeune cinéaste François Yang, diplômé de l'ECAL, était du voyage avec sa caméra. Il en a capté les événements, à découvrir aujourd'hui à Nyon, dans le cadre du festival Visions du Réel. Et c'est avant tout une affaire de nombre. Combien d'invités? Quels achats pour le repas? On s'aperçoit très vite que l'Afrique n'est pas la Suisse et que la tradition est enoore bien implantée. Il s'agit pour la belle-famille de tenir son rang: marier sa fille à un Européen, c'est un signe de richesse. Yang, à la façon d'un reporter intrigué et sensible, suit les préparatifs de la famille suisse d'Alexandre, l'arrivée à Douala, puis dans le village des beaux-parents; enfin les différentes péripéties qui précèdent le jour J, où règne l'esprit de grande fête. ..

Un effort d'authenticité
Le beau-père, en patriarche, se félicite de l'événement, du rapprochement qu'il marque entre Blancs et Noirs. Les premiers, pour lui, ne sont plus des êtres d'exception, mais des parents. Joie du côté des Suisses, qui quittent l'Afrique avec nostalgie. «Je connaissais Alexandre depuis l'armée et nous nous sommes retrouvés dans le civil, explique le cinéaste. Au début, j'étais invité à prendre des photos, puis l'idée d'un film est née. J'ai beaucoup tourné (environ quarante heures ramenées à cinquante-deux minutes). Le mariage a une signification profonde en Afrique; c'est le propos que je développe, Des regards croisés, un effort d'authenticité. Le film a véritablement trouvé sa structure au montage.»
Claude Vallon

 

Festival de Nyon / catalogue

On prétend que si l'amour est aveugle, le mariage lui rend la vue. Le film de François Yang vérifie cet adage. Mais pas dans le sens où on l'entend habituellement.

Françoise et Alexandre décident de célébrer leur union au Cameroun, le pays d'origine de la jeune fille. Alexandre, lui, a passé son enfance à la campagne. D'entrée, Le Mariage en Afrique thématise au quotidien cette différence de vécu, saisissant au passage une confidence des parents sur leur bru - elle est si bien Intégrée - une divergence de vue sur le nombre de convives invités à la noce - plus de 400 - ou l'appréhension du contact avec les autochtones - qu'apporter comme cadeaux. Sur place, le cinéaste se sert de la métaphore du mariage pour recentrer son propos sur la rencontre entre les deux cultures. Pour la jeune mariée, l'événement représente aussi une occasion de retrouver ses origines et de réfléchir sur son identité àcheval sur deux continents. En Afrique, un mariage est un événement dont la rareté n'a d'égal que la démesure avec laquelle il est célébré. Il est aussi un mélange de pratiques animistes et religieuses, une dimension difficile à saisir pour le camp helvète: inévitablement. Des incompréhensions apparaissent, qui sont le reflet de la diversité des mentalités et des niveaux de vie.
En évitant les clichés raciaux, François Yang narre cependant avec une simplicité salutaire une belle aventure humaine: la prise de conscience par une famille de l'altérlté de l'un de ses membres, de sa dignité et de sa proximité.
Sophie Guyot

 

24 heures / 3 juin 2004

«Qu'importe la tribu, c'est l'amour qui fait tout»

«Mariage en Afrique» retrace l'union d'un couple, de leurs familles et de deux cultures. A voir ce soir sur TSR1.

L'histoire commence dans une patinoire vaudoise et trouve une première escale à 40 degrés, sur la terre rouge africaine. Il y a plus de dix ans, Françoise Ntsam Ntsam quitte le Cameroun avec sa mère. Elle a 14 ans et une nouvelle vie commence à Moudon. Quelques années plus tard, elle rencontre Alexandre Panchaud les patins aux pieds. L'amitié fait place à l'amour jusqu'au mariage civil en 2002 à Lausanne et à la cérémonie religieuse en novembre 2003 dans le village natal de Françoise.
L'union des deux jeunes gens représente dès lors aussi celle de deux familles et de deux cultures. Tout en intimité et en émotions, le documentaire du jeune cinéaste lausannois François Yang, Le mariage en Afrique, retrace cette aventure. Après avoir été présenté au festival Visions du réel, à Nyon, son reportage est à déguster ce soir sur TSR1 dans l'émission Temps présent.
«Le mariage est un événement extraordinaire et d'autant plus à l'étranger, explique Alexandre en riant, cela ne va pas sans surprises et sans tensions. Il s'agit alors de faire confiance.» Le chaos pour la famille suisse s'apparente à l'ordre pour la grande smala africaine: la salle de fête à nettoyer et les chaises à commander à la dernière minute, la négociation du prix des cochons ou encore la confection de vêtements traditionnels pour toute la famille et les amis, jusqu'au retard de la famille de Françoise. «En Suisse, lors du mariage civil, tout était réglé à la minute près. Lorsque j'ai vu que l'église était à moitié vide, j'étais vraiment déçue», raconte Françoise. La fête est belle, colorée, joyeuse, les familles s'embrassent et s'unissent en un tourbillon de danse. «Qu'importe la tribu, c'est l'amour qui fait tout», explique le grand-père sans s'occuper de la caméra. Intégrée dans la famille, l'équipe de tournage se fait oublier des protagonistes et donne cette légèreté et cette spontanéité au moyen-métrage. «C'était incroyable de filmer, aussi près la vie de cette famille alors que dans la rue c'était souvent très difficile. Les réactions des gens ont été virulentes à plusieurs reprises», explique François Yang.
De retour en Suisse, la pellicule continue de tourner. Les parents d'Alexandre pensent tous les jours à «cette famille si chaleureuse, si accueillante» alors que le jeune couple regarde le ciel gris en rêvant au prochain voyage.
Aline Andrey

 

Le Matin, le 4 juin 04

Aventures au Cameroun

Sur TSR1, hier à 20.10 . Temps présent - Mariage en Afrique

Pour faire plaisir à sa fiancée, Françoise, Alexandre lui propose de se marier chez elle, au Cameroun. Magnifique et généreuse idée. Cela pourrait donner lieu à un joli film de vacances que l'on baptiserait « reportage ». Mais aussi à un angoissant suspense, pour peu qu'on sache y faire. Hier soir, «Temps présent» a joué avec des richesses et des peurs ancestrales.

Premier signe annonciateur de catastrophe. Lui: « Quatre cents invités, c'est énorme, t'es d'accord avec moi qu'on peut limiter à 200?» Elle: « Ben, c'est pas assez. » Deuxième coup de semonce, au Cameroun, avec l'apparition de l'oncle Victor: « Tu vas arriver à tenir le budget avec 300 invités! » - « Ouiii! Ouiii! » Mais on découvre au cours de la séquence suivante que le prix du festin va déjà prendre l'ascenseur. Il faut payer la nourriture des porcs. C'est cher, l'équiva-lent d'un mois de salaire. A partir de là, le téléspec-tateur s'attend à une escalade de pépins onéreux en-trecoupés de quelques terrorisants: "y a pas de problème!"

Et puis non, tout se passe bien. Pas comme un défilé militaire, mais très agréablement quand même. Des « différences culturelles » donnent lieu à quelques « On ne peut pas comparer ». Mais à la fin, côté camerounais, on est épaté: « C'est la première fois qu'on voit autant de personnes du côté de la famille du mari. Et si gentils. » Côté suisse: « On a tel-lement été bien reçus! On rêve africain, on pense tout le temps à eux. » Quelle épopée!

Vincent Borcard


© Les Productions JMH / TSR 2004